Vue spectrale des 2 premiers mouvements de ma nouvelle et première œuvre volumiphonique (32 canaux)

Écriture en cours

Spectral view of the first 2 movements of my new and first volumiphonic work (32 channels). Writing in progress

Mes hypomnémata pour la géophonodésie

Dans un contexte de spatialisation volumétrique, l’espace géophonodésique (mot-valise associant géodésie et géophonie) est constitué des horizontales x y et de la verticale z .

Verticalement, cet espace géophonodésique se réparti idéalement en 5 étages que nous dénommons sur le dispositif 32.2 du CRANE lab :

                                                 le plein ciel

                          en l’air

           à hauteur d’oreille

                          l’entresol

                                                 le (sous-)sol

Pour que l’espace composé soit finalement identique à l’espace entendu, il faut absolument éviter toute forme de compression (encodage) générée par des algorithmes “standardisant” [1]  à contre pensée des cheminements & trajectoires des masses sonores. 

Ainsi pour une meilleure reproduction des espaces composés, nous privilégions la dimension dite  “forêt primaire” plutôt qu’un dôme ou cube normalisé et formatisant.

L’une des voies de recherche dans le futur proche sera la conception d’un acousmodrone afin de rendre mobile les points haut-parlants de diffusion. Il permettra une spacialisation volumétrique incroyable des masses sonores (regroupements/densités stationnaires ou se déplaçant, éparpillements, nuées, etc.), ce que ne peuvent pas faire les dispositifs actuels.

Ainsi ces hypomnémata  rendront possible l’acte noétique de composer en acousmatique volumétrique.


[1]  Les architectures algorithmiques sont extrêmement dangereuses car elles conditionnent et faussent les trajectoires pensées et écrites du compositeur.

La diffusion multicanale s’avère souvent problématique car plus l’œuvre comporte de canaux, plus elle est difficilement adaptable à moins d’encoder les signaux.

Alors qu’au milieu du vingtième siècle, un grand nombre de compositeurs dé-standardisaient la configuration des orchestres en créant des contextes spécifiques à chacune de leurs œuvres, soixante dix ans plus tard, nous assistons exactement à l’inverse en musique électronique et acousmatique : une normalisation incroyable et malheureuse des dispositifs de diffusion : en dôme, en cube, en ligne tout autour …

La vie n’est pas ainsi faite, ni souhaitable.

Que ce soit en milieux urbains ou dans la nature, la richesse et la diversité des espaces acoustiques rencontrés ne peut être réduite aux seuls cubes, sphères … et toutes autres structures géométriques.

Dans une composition multicanale, la situation des canaux dans l’espace volumétrique faisant sens, le compositeur est souvent confronté à des choix cornéliens face à la complexité et surtout à la diversité des dispositifs existants. Comment adapter une œuvre conçue pour un dôme à un dispositif style “forêt primaire“ ? Et vice-versa …

Aussi, personnellement, j’ai choisi un processus autre pour ma prochaine œuvre 32 canaux :

  • 16 canaux sont définis précisément dans l’espace volumétrique ;
  • et les 16 autres seront adaptables/paramétrables selon la nature et la capacité des dispositifs, en respectant quand même et si possible les coordonnées Z (originelles) et globalement les X & Y.

Ainsi cette œuvre pourra être diffusée plus aisément via divers dispositifs.

Ma méthodologie acousmatique – Revue TK-21 n°152

(…) La communication d’objets sonores via l’intrication (connexion entre-eux) et l’auto-organisation (dans les flux sonores) font partie de mes recherches compositionnelles actuelles qui s’orientent de plus en plus vers l’heuristique (…)

« gê » 8-channel version

Ma dernière œuvre, tout juste terminée :

My latest work, just finished :

Une terre oubliée, universelle, utopique et résiliente.
A forgotten land, universal, utopian and resilient.

Écrire l’écoute spacialisée

La meilleure position pour écouter de la musique : assis, debout, couché … reste un choix personnel car il n’y a pas de position idéale dans le positionnement du corps. Par contre, concernant son orientation dans l’espace créé par le dipositif d’écoute, il faut absolument tenir compte de la zone d’ombre dans notre écoute qui s’étend derrière notre tête sur un champ de 90°.

C’est à ce stade que généralement les problèmes commencent car dans la plupart des systèmes formatés, plus on est au centre mieux se passera l’écoute. Mais comment faire, quand les auditeurs sont nombreux, pour les placer tous au seul endroit idéal d’écoute ? La solution reste malheureusement souvent inextricable.

Cette normation de l’écoute spacialisée (en 3D : dôme, cube et en 2D : octophonie, quadriphonie …), avec tous ses défauts, serait pourtant facilement évitable si les compositeurs faisaient preuve d’un peu plus d’imagination au lieu de s’en remettre aux seuls acousticiens & ingénieurs du son.

Il faudrait tout d’abord penser spacialement l’œuvre à composer pour qu’elle puisse être écoutée en dessous, au-dessus, derrière, à gauche, au centre, à droite, frontalement … Puis, parallèlement à l’écriture spatiale de la partie sonore, il serait très intéressant de concevoir et d’écrire le parcours de l’auditeur dans l’œuvre et sa durée, pour que celui-ci ne se retrouve jamais dans une zone d’ombre d’écoute et afin qu’il soit toujours positionné au meilleur endroit, à chaque instant du déroulement de l’œuvre.

Tout cela demande de repenser complètement les lieux de diffusions pour qu’ils deviennent eux-même un parcours en 3D (avec des coursives aériennes, des sous-sols, toutes sortes de méandres et combinatoires seraient les bienvenues) car l’écoute passive (siestes musicales ou autres) s’avère un non sens dans l’écoute spacialisée.

Passons à l’écoute active pour de vraies actions musicales vivantes !

« Au-delà des 20.000Hz »

Une œuvre ultrasonique destinée à certains êtres vivant sur Terre et aux potentiels extraterrestres.
https://jeanvoguet.bandcamp.com/album/au-dela-des-20000hz
An ultrasonic work intended for certain beings living on Earth and for potential extraterrestrials.